Les villas de la Belle Époque

Les villas de la Belle Époque

CELLE QUI FUT l’une des premières stations balnéaires de la côte normande, a su conserver son charme de la Belle Epoque. Hôtels particuliers, villas, manoirs, châteaux, chalets ou encore cottages empruntent aux grands courants architecturaux, des formules et des éléments gothiques, renaissants ou classiques, adaptés avec une totale liberté. 


Entre 1870 et 1880, la construction d’imposants chalets et de demeures monumentales est éblouissante. Le Grand Hôtel ainsi que les 40 premières demeures de villégiature sont édifiées en moins de 6 ans. C’est le moment où se constitue véritablement le style balnéaire normand. Un style reconnaissable à l’importance accordée aux volumes des toitures qui débordent des façades pour mieux protéger la maison des intempéries, tandis que les balcons permettent de profiter du soleil et de contempler la nature et principalement le jardin, conçu pour la promenade.


La composition de ces demeures est rendue dynamique par une mise en oeuvre inhabituelle des matériaux tels que la brique vernissée ou émaillée, le bois, les garde-corps des balcons ou encore les épis de faîtage. Ces audacieuses créations se répandent avec un vif succès et s’inscrivent comme le modèle dominant. Houlgate deviant alors l’un des tout premiers lieux d’expérimentation de l’architecture néo-régionaliste normande. Et aujourd’hui, c’est un régal pour les yeux : depuis la promenade Roland Garros qui longe la plage jusqu'au front de mer, se dressent des villas aux aux noms évocateurs. On y découvre Les Embruns, Le Bon Gîte datant de 1889, le Chalet Petit Didier, les villas jumelles que sont Les Courlis et Les Sirènes, construites en 1890, les villas Armengaud, Ondine et Les mouettes à la décoration verte et rose. Juste derrière, rue des Bains, se dressent Magali et Les Tamaris, deux superbes demeures. Dans le prolongement de la rue, la villa Les Lucioles attire le regard. C’est ici qu’habitèrent Louis et Auguste Lumière, les ingénieurs et industriels français qui ont joué un rôle primordial dans l’invention du cinema.


Houlgate est ainsi : les trésors sont dans toute la ville. Le patrimoine balnéaire y brille par ses 300 villas préservées et ses 2 anciens grand‐hôtels. Au numéro 16 de la rue des Alliés, la villa Muniz est de style Renaissance. Au 24, près du square, Les Marmousets se distingue toute en rayures, contrastant alors avec la villa voisine, Les Valonias, toute colorée de céramiques. Plus loin, un peu en retrait du chalet la Béthanie, on peut apercevoir la grande villa Amphitrite, tandis que plus haut dans la rue, les villas Daubenton et Le Castel dominent l’endroit. En redescendant la rue Victor Delise, la curieuse villa Bel Ombrage interpelle avec sa tour polygonale. En contrebas, rue Baumier, la ribambelle de villas, chalets et cottages, est un réel plaisir pour les yeux, sans oublier bien sûr le Grand Hôtel construit en 1859, auquel fut ajouté une rotonde en 1895.


Toutes ces demeures bâties dès le milieu du XIXe siècle, accueillaient les notables de la ville de Caen, distante d’une trentaine kilomètres, venant découvrir les joies des bains de mer. L’écrivain Alexandre Dumas disait qu’elles avaient « l'air d'avoir pris racine au moment où elles dansent le cancan...» 


La station est un véritable musée de l’architecture de villégiature de la fin du XIXe siècle. Le reflet de toute une époque. La Belle Epoque.


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