Patron de L'Olympia et maire de Cabourg
SI LE NOM DE BRUNO COQUATRIX est éternellement associé à L’Olympia, la mythique salle de spectacle parisienne dont il a été le directeur général pendant plus de 20 ans (1954-1979), il l’est également à la ville de Cabourg.
L’auteur et compositeur - il compte plus de 300 chansons à son actif et quelques opérettes - est appelé par André Thiers, le maire de la cité proustienne, en 1956. Il lui confie alors la gestion du casino que la ville vient d’acquérir en même temps que le Grand Hôtel. L’effet « Coquatrix » ne se fait pas attendre. L’impresario de vedettes de la chanson et directeur de L’Olympia, fait venir à Cabourg quelques-uns des plus grands artistes du moment. Jacques Brel, Edith Piaf, Dalida, Gilbert Bécaud, les Frères Jacques, Jean Richard ou encore Sacha Distel se produisent sur la scène du casino. Mais les relations entre le roi du music-hall et le maire de la station balnéaire, se dégradent. Bruno Coquatrix quitte ses fonctions en 1959.
Ce n’est alors qu’un au revoir puisqu’un peu plus de 20 ans plus tard, très exactement en 1971, le patron de L’Olympia revient à Cabourg où il remporte très facilement les élections municipales et devient maire. « Son premier objectif sera la rénovation complète et l’ouverture à l’année du Grand Hôtel qui ouvrait seulement de Pâques au 15 septembre », raconte l’ancien maire Jean-Paul Henriet. « Le casino est alors confié à l’équipe du Palace de Paris, avec également, l’obligation d’ouvrir à l’année ».
Sous la direction de Roland Hubert de Clausade, ami de Coquatrix et découvreur de talents, le casino va sortir de sa déshérence. Avec la complicité de Fabrice Emaer, créateur du Palace parisien, il y ouvre en 1979 le Palace Côte normande dont l’inauguration attire le tout Paris pour une fête exceptionnelle qui reste encore dans toutes les mémoires. Il fera de cet établissement, qu’il dirigera jusqu’en 1992, le premier casino de Boule de France. Les grands noms de la chanson s’y succèderont comme Edith Piaf, Gilbert Bécaud ou encore Charles Aznavour.
Durant son mandat de maire, Bruno Coquatrix élabore l’un des premiers Plans d’Occupation des Sols (POS) de Normandie, dégageant des zones à urbanisation collective alors qu’avec la prospérité économique, les loisirs se développent et les besoins en résidences secondaires, également. « Des besoins potentialisés par la fermeture récente d’hôtels anciens tels que le Coq Hardi, Deux Mondes, Casino, Cabourg-Hôtel, Grand-Balcon, Cour Normande ou encore Ducs de Normandie », précise Jean-Paul Henriet. « Divers programmes immobiliers se concrétisent, réalisés par des promoteurs comme messieurs Bourlaut, Ribourel, Merlin, Le Sidaner… » Et l’ancien maire de Cabourg de poursuivre : « Les Clochetons, Miramar, Le Gallion, Le Port, La Bizontine, Bel Cabourg, Cap Cabourg, Cabourg 2000, Plein Sud, Le Sporting, Saint-Michel, Prince Albert, Les Caravelles… sortent des sables ou des marais en quelques années ».
Bruno Coquatrix obtient des pouvoirs publics la réalisation d’une rocade autour de la ville avec bretelle d’accès direct à l’autoroute A13, passant au-dessus de la Dives, améliorant ainsi fortement l’accès à la station.
Sous son impulsion, un collège neuf est ouvert tandis qu’un gymnase sort de terre juste à côté. La Ville achète de nombreux terrains, « certains d’intérêt général mais privés comme le Garden Tennis, d’autres destinés à des réserves foncières ». La digue, devenue promenade Marcel Proust, est quant à elle prolongée côté Ouest et côté Est.
L’homme d’affaires est réélu maire de Cabourg en mars 1977. L’année suivante, il apparaît dans son propre rôle dans le film Robert et Robert réalisé par Claude Lelouch.
Bruno Coquatrix décède le 1er avril 1979. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Son premier adjoint, Michel Moles, lui succède à la tête de la commune. Son neveu Jean-Michel Boris a repris la direction générale de l'Olympia jusqu’en 2001.
À Cabourg, l’Espace culturel porte son nom.
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