Élie Chouraqui
C'est près de Honfleur qu'il crée le mieux
LE 25 MAI, SON DERNIER FILM, L’origine de la violence, sortait au cinéma. En novembre prochain, Élie Chouraqui relance son spectacle musical, Les Dix Commandements qui connut un triomphe en 2000. De son aveu même, c’est dans sa résidence secondaire proche de Honfleur, qu’il aime à travailler ses projets.
Vous venez d'adapter au cinéma L'origine de la violence. Pourquoi avoir choisi ce livre de Fabrice Humbert ?
C'est un choix qui m'est apparu évident. J'ai tellement été passionné par ce que racontait ce livre, il rejoignait tellement mes préoccupations, que je me suis lancé. En fait je me suis lancé sur 4 lignes que j'avais lues dans un journal. J'ai appelé l'éditeur en disant que je voulais les droits sans préciser que je n’avais encore rien lu. J'ai commencé à négocier et j'ai rencontré Fabrice. Avant la rencontre évidemment j'avais lu le livre. Notre rencontre et la lecture ont confirmé mon impression.
C'est l'histoire d'un lourd secret de famille lié aux origines. Est-ce quelque chose qui vous touche ?
Oui absolument. Ça me touche moi mais ça touche aussi tous les gens qui ont eu dans leur famille des instants obscures et mystérieux. On a tous dans nos familles des moments dont nos parents ne nous ont pas parlés. Tout ce qu'on n'a pas osé nous dire. Et même nous, tout ce qu’on ne dit pas à nos enfants parce qu'on pense que ça ne les intéresse pas, que ça peut les embarrasser, les gêner.
Il faut avoir le courage, la force et l'intelligence de parler, d'expliquer, de montrer. On gagne beaucoup de temps et on fait beaucoup de bien à ceux qui nous succèdent.
Votre fils César joue dans ce film. A-t-il été facile à diriger ?
Oh oui ! On a une grande complicité depuis toujours. C'est un jeune homme qui est extrêmement sensible et qui comprend rapidement les directions dans lesquelles je souhaite aller. Il est très imaginatif et m'apporte beaucoup. On se connait tellement qu'il suffisait d'un sourire, d'un regard ou d'une phrase pour que les choses soient claires. Ça a été l'acteur le plus simple à diriger pour moi.
À quand une nouvelle comédie d'Élie Chouraqui ?
L’origine de la violence est sorti depuis 8 jours (ndlr : interview réalisée début juin). Il ne faut surtout pas que je me laisse aller. J'y pensais justement hier soir tard dans un demi sommeil et il ne faut surtout pas que je prenne des décisions maintenant. C'est très éprouvant de faire un film, d'aller au bout des choses. Il faut retrouver sa lucidité ensuite, se reposer un peu. Après, je prendrai ma décision pour savoir exactement ce que je vais faire. Dans le courant de l'été, je pense que j'aurai retrouvé toute mon énergie et je partirai sur de nouvelles aventures.
En 2000, vous faisiez un triomphe avec Les Dix Commandements. Vous relancer cette comédie musicale en novembre.
Oui j'en avais envie. C'est un moment extraordinaire de monter un spectacle. On est entouré de chanteurs, de danseurs, tous les soirs on vit des choses exaltantes ! Contrairement au cinéma, rien n'est figé lors d’un spectacle. Au cinéma on a tourné, coupé, la scène est là, elle sera là pour l'éternité. Dans les spectacles vivants, que ce soit au théâtre ou dans les comédies musicales, tous les soirs c'est autre chose. Est-ce que ça va bien se passer surtout quand il y a tellement de paramètres, la musique, la danse, le chant ? Est-ce que tout le monde va être en forme ? Tout ça est très exaltant et très passionnant à vivre.
Vous habitez près de Honfleur depuis 4 ans. Pourquoi Honfleur ?
Le hasard. On recherchait une maison et j'aime la Normandie. Je viens dans cette région depuis que je suis petit garçon. Quand j'étais petit, j'allais un peu plus haut à Montivillers chez des amis de mes parents qui ont une ferme. Je descendais souvent au Havre, à Deauville, à Honfleur parce que mes parents aimaient beaucoup cette partie de la côte. C'est toute mon enfance. On s'est mis à chercher une maison dans ce coin là et le hasard à fait que nous avons trouvé quelque chose dont on est tombé amoureux à quelques kilomètres de Honfleur.
Quelles sont vos habitudes lorsque vous êtes à Honfleur ?
Ma femme me souffle le marché aux fleurs du samedi matin. Pour ma part, j'adore les petits restaurants de Honfleur. J’aime m'assoir et regarder les bateaux, le port. Il y a pleins d'endroits à Honfleur que j'adore et c'est vraiment ici que je peux me vider la tête et être en repos absolu. Il m’arrive très souvent de venir seul dans ma maison pour écrire. C'est vraiment un endroit où je travaille très bien parce que c’est très très paisible. Ça me convient parfaitement. J'ai mon bureau ici et c'est ici que j'ai les heures de travail les plus constructives.
Vous fréquentez également Deauville et Trouville.
Je suis au milieu d'un triangle formé par Deauville, ma maison et Honfleur. Deauville et Honfleur sont deux mondes différents même s’ils sont proches. Honfleur est plus réel, plus vrai. Deauville a toute ses sophistications que j'aime beaucoup aussi.
Tous droits réservés | Motamo